Un grand vent
Un grand vent
Ce jour là le vent était si fort
Que le village tout entier s’envolait
Les paysans avec des grands efforts
Fermaient leurs portes et leurs volets.
Mais tout là haut dans le clocher,
Rien ne protège du vent méchant
Le carillon plein de faux chants.
Soudain clochette est arrachée,
Toutes ses sœurs crient détresse,
Mais elle s’en va en grande presse,
Elle se blesse aux gros nuages
Puis retourne à la danse sauvage
Que mènent tuiles, paille et chapeaux.
Perdue parmi tant d’oripeaux
Clochette ne sait où donner du battant
Au cœur de cette ruée elle pleure
D’avoir perdu toutes ses sœurs
Et son clocher qu’elle aimait tant.
Mais voilà qu’un inconnu la harponne
Entre ses bras la pelotonne
Quel est donc cet étranger
A l’abri duquel plus n’est danger ?
Le tumulte se poursuit dehors
Mais déjà clochette s’endort.
.
Et puis grand vent s’est arrêté
Et quand clochette s’éveille meurtrie
Après cette nuit si tourmentée
Pour la première fois elle sourit
D’être entourée d’aimables oiseaux
Qui lui font cent mille bécots,
Et de pouvoir danser librement
Sur son sapin, son fin sarment
Passants si un jour vous vous rendez
Au fond de cette obscure vallée
Peut-être entendrez-vous à la nouvelle aurore
Dans le sapin chanter chanter un bouton d’or
Moralité
Il faut avoir tout perdu
Pour-être à soi-même rendu