sans titre
Démentielle paix qui me tourmente,
Où vont donc tous ces ruisseaux
Que je vois naître en mon cœur ?
Douceur, folie, enchantement
D’un soir passé à pleurer
Les aubes noires, les soleils gris
Et sourde joie de ces nuits d’or
Dont la pesée se fait lourdeur
A la saison des blés danseurs.
Entends-tu donc l’âme qui brame
Au fond des ombres sous les bois ?
Peut-être bien est-ce l’enfant
Né de mon cri de solitude.
Lors tout s’en vient mourir enfin
Tranquillement, comme s’éteint
La vague au bord des berges
Dans un soupir où s’expire
L’ample diastole des choses.